mardi 11 février 2014

Dallas Buyers Club

 

Magnifique, inspiré, marquant. Ce sont les trois adjectifs attribués au film et à Matthew McConaughey. Ne nous mentons pas. J’aime cet acteur, je le trouve bon dans ce qu’il fait et à chaque fois que je le vois à l’affiche, c’est un véritable plaisir. Il me prouve qu’on peut être un beau et un bon acteur. Il est vrai qu’au début j’ai plus craqué pour sa tête de beau gosse hollywoodien que pour ces performances. Mais en allant voir les films dans lesquels il jouait, je me suis vite aperçue qu’il était bon et que ces films n’étaient pas de vulgaires productions pour star au sourire charmeur et à la chevelure lustrée. En témoigne Mud. Véritable film coup de poing de l’année 2013. Je pense que ce film a véritablement assis sa carrière et lui a donné une dimension « je-fais-partie-des-acteurs-qui-comptent ». J’ai vraiment hâte de revoir Matthew. J’espère qu’il a de très bonnes surprises prévues pour cette année. Voilà pour mon quart d’heure « fan de ».

Le topo :

Nous sommes en 1986 au Texas, dans un monde où on parie sur du rodéo et où tout le monde porte des santiags. Il y a de la poussière, des taureaux, des chapeaux de cow-boy et le sida. Et oui ! Nous sommes en plein dans la découverte de cette affreuse maladie. Enfin, découverte est un grand mot. Car ce film nous raconte précisément, à quel point cette époque était impitoyable pour les malades. On venait juste de découvrir le virus et ses voies de transmission. Les populations concernées étaient encore floues et les traitements pour survivre au sida, encore plus.
Nous sommes plongés brutalement dans l’enfer de l’annonce de la maladie à Ron Woodroof. Il n’est pas une « tapette » et pourtant  il a bien contracté le virus. La faute à des pratiques sexuelles non protégées et à la consommation de drogue par intraveineuse. Nous, aujourd’hui, nous connaissons ces conduites à risques. Lui, eux, ne les connaissaient pas. La maladie leur tombait dessus et en six mois ils en mourraient.
C’est ce qui a failli arriver à Ron. Mais il décide de se battre en se procurant un médicament encore expérimental, proposé par un grand laboratoire pharmaceutique. Il sera vendu plus de dix mille dollars lors de sa commercialisation. N’étant pas inscrit au programme, Ron va se débrouiller autrement. Il va au Mexique, se lie d’amitié avec un médecin qui n’exerce plus légalement. C’est lui qui le premier va l’aider à essayer de comprendre cette maladie et à la combattre avec les moyens dont ils disposent. C’est à partir de là que commence le Dallas Buyers Club. Les achats de médicaments, vitamines, protéines, efficaces mais interdits aux USA. Cette bataille il ne la mène pas pour lui seul, il la mène aussi pour la communauté homosexuelle, pour les pauvres, pour que le public ait un accès à l’information et aux soins.
Ron Woodroof mène donc un double combat, contre la maladie qui le marque (les changements physiques sont impressionnants), mais aussi contre le système qui ne lui permet pas de voyager et de vendre des médicaments illégaux.
Derrière un personnage qui est intolérant, égoïste et parfois insupportable, se cache un homme au grand cœur, sensible et intelligent. Cette maladie va le révéler à lui-même et lui permettre d’accomplir le plus beau combat de sa vie.

Ce film est un formidable témoignage de ce qui s’est passé aux USA dans ces années-là. Il nous donne un aperçu de la souffrance humaine et de l’inefficacité des services publics. Il nous rappelle qu’il faut nous battre pour ce que nous pensons juste et que la solidarité est un des meilleurs moyens d’y parvenir. Le courage est l’état d’esprit qui prédomine pendant ces deux heures. Je suis ravie d’avoir découvert  l’histoire magnifique de cet homme. Je ne m’attendais pas à un pareil scénario en regardant la bande-annonce. Ce film a été au-dessus de mes attentes. Je vous le conseille vivement. Allez-le voir !

Mention spéciale à : Jared Leto. Au vu de sa performance dans le film, je le trouve génial ! Il apporte une touche de féminité, de douceur et de vulnérabilité qui contrebalance parfaitement le personnage de Ron. Bravo Jared!



lundi 3 février 2014

12 years a slave



« Tenez Platt, j’espère qu’il nous égayera longtemps ».
C’est ce que le premier maître de l’esclave Platt, lui a annoncé en lui tendant le violon qui lui a offert.
L’esclave Platt est en en fait, Solomon Northup, un citoyen noir américain libre et violoniste de son état.
Dupé par des escrocs, il est vendu pas des négriers. Suite à cela, privé de ses papiers, il se retrouve esclave et envoyé avec d’autres infortunés au Sud des Etats-Unis.
Là, l’esclavage bat son plein, aucune loi ne défend les noirs qu’ils soient esclaves ou pas.
Tout le long de ce périple, nous assistons à l’histoire de cet homme devenu esclave.
C’est là toute la particularité du film, il devient esclave, adulte. Le spectateur est donc amené à s’approprier le point de vue de Platt et à découvrir avec lui l’horreur de la vie des esclaves noirs américains.
Elle est faite de fouet, de dur labeur, de rapports maîtres-esclaves et d’humiliation.
Il n’y a même aucun mot pour décrire l’enfer qui se déroule sous nos yeux. Ce qu’on nous montre est incroyablement dur et triste. On finit par se dire que Platt ne s’en sortira jamais, qu’il vaut mieux qu’il oublie sa famille, sa dignité. 
Il doit laisser tomber, se laisser aller à cette vie de violence et d’humiliation. Pour rester sur cette Terre le plus longtemps possible, il faut endurer et courber l’échine. Bander les muscles lorsque les coups de fouets pleuvent. Répondre « oui, maître »  du matin au soir, comme si c’était une prière quotidienne.
On sait que ces noirs-là, ces esclaves vont mourir ici. Que personne ne va les libérer et que la fin de l’esclavage ne surviendra que des années plus tard. Il vaut mieux laisser faire et profiter des petits moments de joie que lui procure désormais cette vie.
Comme le violon. A son arrivée, Platt, pensait pouvoir se défendre en révélant sa véritable identité. Il pensait s’affranchir de l’esclavage, en criant "je suis un citoyen libre!" Il pensait qu’en souriant et en montrant toute sa docilité il parviendrait à obtenir un geste de son maître. Oui, il y parvient. On lui offre un violon en récompense de ses bons et loyaux services. Et on lui souhaite d’en jouer autant qu'il pourra afin qu’il égaye le plus longtemps possible la maison de son maître.
Platt comprend alors, qu’il n’y a aucun moyen pour lui de retrouver sa vie d’avant. On ne lui rendra jamais sa liberté. Et c’est mieux ainsi.
Et voilà que l’on fait la connaissance de Patsey. Cette jolie jeune femme noire esclave, est dans la plantation du maître Epps. Elle y est depuis des années ou sûrement depuis sa naissance. Elle est la preuve de tout se qu’ont enduré les esclaves. Là où on grinçait des dents pour Platt, on pleure pour elle. Là où on avait peur pour Platt, on panique pour elle. Là où on se désolait pour Platt, on perd tout espoir pour elle. Elle cristallise toute notre attention et toute l’attention de son maître aussi. Sur elle seront déversés tous les abus, les duretés, les insultes, les brimades et autres injustices.Victime de la passion folle et abusive que son maître a pour elle,elle a envie de mourir et on voudrait mourir aussi, tellement ce spectacle est insoutenable.
Nos deux héros, couple insolite car il n’en est pas un, nous plongent tous deux dans cet abîme du mal. Et ils nous disent « Voilà ce que les hommes sont capables de faire à d’autres hommes. »

Ce film laisse un goût de sang dans la bouche. Il nous déprime et nous fatigue. Il nous interpelle et crée en nous un désir de rébellion.
Il est magnifiquement interprété par tous les acteurs. Et c’est vraiment un coup de cœur en ce début d’année. Il est unanimement récompensé par les critiques et je suis d’accord avec cela.

Quand un film se permet de faire battre mon cœur et d’occuper mes pensées pendant des jours, alors oui, je peux affirmer encore plus haut et encore plus fort que d’habitude, que j’aime le cinéma.

Le vent se lève




Si vous n’avez pas encore vu ce film allez-y !
Voici 10 bonnes raison de le voir :

  • C'est l'histoire d'un enfant devenu adulte.
  • Les avions.
  • Les dessins, toujours aussi beau.
  • L’histoire d’amour.
  • Le côté historique.
  • Le vent.
  • Le Japon.
  • La poésie française.
  • La place laissé aux rêves.
  • C’est un Hayao Miyazaki et c'est sûrement le dernier !

Un dimanche après-midi à Paris.



Dimanche après-midi. Je laisse mon frère (aspirant bachelier), travailler (ou plutôt s’acharner avec peine) sur un devoir en sciences économiques et sociales pour me rendre sur mon lieu de prédilection, le cinéma. J’adore ce sentiment de totale liberté, quand à tout moment de la journée (bon ok, de 18h à 22h du lundi au vendredi ou alors le samedi et dimanche après midi), je peux dégainer ma carte UGC et profiter d’un bon nombre de séance à Paris.
La preuve. Alors que j’étais censée passer ma journée enfermée entre les quatre murs d’une bibliothèque à aider mon frère à mettre de l’ordre dans sa synthèse (et dans sa tête) ; je me suis permise, oui permise, de le laisser en plan, deux heures et demies.
C’est souvent la même chose, à l’issue d’une promenade, à la fin d’un shopping, après un déjeuner, avant un rendez-vous avec des copines, je m’offre une séance. Certains s’offrent probablement un café, une bon restaurant, ou encore une nouvelle paire de chaussure. Eh bien, je m’offre tout cela et le ciné en plus !
A chaque fois, j’ai l’impression d’être l’unique privilégiée dans Paris à avoir la bonne idée de me détendre au cinéma dès que l’envie s’en fait sentir.
Sans programme, ni contrainte. J’apprécie énormément ces séances « furtives » et j’en tire un grand plaisir à chaque fois.
Je me permets donc de partager avec vous ce grand secret qui n’en est un pour personne : allez au ciné quand vous voulez !
Trouvez-vous une plage horaire de deux heures, choisissez votre film, appréciez-le et profitez de ce sentiment de satisfaction.

Voilà une bonne chose de faite! Vous verrez que vous vous laisserez bien vite prendre au jeu et que vous sortirez dorénavant avec votre trousseau de clé, votre passe Navigo, votre paquet de mouchoirs et votre carte de cinéma.