lundi 7 juillet 2014

Sur la route de Madison



La semaine dernière, je suis allée voir « Sur le chemin de Madison » grâce à UGC Culte.
UGC culte, j’adore le principe. Revoir des films « d’antan » en version remastérisées, comme si on assistait à la sortie du film à l’époque.
Ce genre d’initiative se déroule toujours en été, période phare du cinéma avec les rediffusions, les séances en plein-air et les festivals en tout genre.
Nous étions dans une petite salle d’à peine soixante places et presque autant de monde assis sur les sièges. Tous les âges, des jeunes comme des moins jeunes (ceux qui avaient peut-être ratés la sortie du film 20 ans auparavant).
Un film de Clint Eastwood, avec Meryl Streep et Clint Eastwood, de 1995.
2h30 de pur cinéma. Le rêve.


L’Iowa des années 1970. Dans la petite fermette des Johnson, les deux enfants et leur père partent quatre jours pour assister à un concours de bovins lors d’une foire agricole. Ses enfants et son mari partis, Francesca, la mère, se retrouve seule avec les travaux de la ferme en guise de compagnie.
Dans cette chaleur torride et cette poussière omniprésente, elle fait la connaissance d’un photographe du National Geographic, Robert Kincaid. Elle lui indique où se trouve le pont de Madisson qu’il doit photographier. Ces ponts tout en bois, construits il y a des années, sont bien connus par les habitants qui les empruntent régulièrement.
Francesca décide d’accompagner cet étranger et de se rendre avec lui sur place. On comprend alors, que cette décision n’est que le commencent de la relation amicale et amoureuse qui va s’installer entre eux.
J’ai adoré me trouver plongée dans cette atmosphère sèche, chaude, poussiéreuse et en même temps pleine d’une tension  amoureuse.
Francesca, femme au foyer dévouée, mère aimante et fermière accomplie est capable d’ouvrir sa porte à un inconnu et de tomber follement amoureuse de lui.
Je me suis vite rendue compte que j’assistais là, à une véritable histoire d’amour comme seul le cinéma sait en produire.
Deux inconnus se rencontrent, apprennent à faire connaissance, tombent follement amoureux l’un de l’autre et doivent se séparer. Tout cela en l’espace de quatre jours.
Ces quatre jours, j’ai eu l’impression que c’était une vie entière, tant nos deux amoureux avaient l’air de se connaître depuis toujours, tant la gêne et la timidité ont laissé place à une véritable passion.
« Nous ne faisons rien de mal, rien que vous ne pourrez raconter à vos enfants ». C’est ce qu’affirme Robert lorsqu’il sent Francesca hésitante, lorsqu’il s’aperçoit qu’elle risque de faire marche arrière et de se conformer au comportement que sa condition de femme mariée lui impose.
Mais Francesca ne veut pas se soucier des ragots, elle ne veut pas mettre entre elle et l’amour de sa vie tout juste naissant, sa ville, son mari et ses enfants.
Dès lors, elle comprend qu’elle ne pourra pas résister à cette passion, qu’elle aime cet inconnu au point de perdre toute contenance. Cette femme réservée et travailleuse se transforme en une véritable déesse de l’amour capable de braver tous les interdits pour séduire et s’autoriser à aimer.
J’ai particulièrement appréciée le portrait de la femme qui est fait à travers Francesca. Tour à tour, mère, amante, femme sage, intrépide, hésitante, valeureuse, amoureuse et malheureuse.
Car l’histoire se finit-là, Francesca fait un choix, celui de rester fidèle à sa famille.
Celle qu’on aurait pu condamner pour sa conduite inqualifiable, se montre totalement fidèle à ceux qu’elle aime, à ceux qui composent sa vie. Et tout en les aimant, elle permet à son histoire avec Robert Kincaid de perdurer.
Ce classique de l’homme qui vient bouleverser une vie bien rangée a suscité chez moi beaucoup d’interrogations. Avait-elle le droit de partir avec Robert Kincaid ? Etait-ce un amour passager ? Etait-elle coupable de sa conduite ? Que fait-il faire dans ses cas-là ? Ecouter son cœur ou sa raison ?

Je ne regrette pas une seule seconde d’avoir assisté à cette séance. Clint Eastwood est définitivement un bon réalisateur et un bon acteur. J’aime ses films qui ont toujours une histoire simple et un sens de la morale qui touche.