La semaine dernière, je suis allée voir « Sur le chemin de Madison » grâce à UGC Culte.
UGC culte, j’adore
le principe. Revoir des films « d’antan » en version remastérisées, comme si on assistait à la sortie du film à
l’époque.
Ce genre d’initiative
se déroule toujours en été, période phare du cinéma avec les rediffusions, les
séances en plein-air et les festivals en tout genre.
Nous étions dans
une petite salle d’à peine soixante places et presque autant de monde assis sur
les sièges. Tous les âges, des jeunes comme des moins jeunes (ceux qui avaient
peut-être ratés la sortie du film 20 ans auparavant).
Un film de Clint
Eastwood, avec Meryl Streep et Clint Eastwood, de 1995.
2h30 de pur
cinéma. Le rêve.
L’Iowa des années
1970. Dans la petite fermette des Johnson, les deux enfants et leur père
partent quatre jours pour assister à un concours de bovins lors d’une foire
agricole. Ses enfants et son mari partis, Francesca, la mère, se retrouve seule
avec les travaux de la ferme en guise de compagnie.
Dans cette chaleur
torride et cette poussière omniprésente, elle fait la connaissance d’un
photographe du National Geographic, Robert Kincaid. Elle lui indique où se
trouve le pont de Madisson qu’il doit photographier. Ces ponts tout en bois,
construits il y a des années, sont bien connus par les habitants qui les empruntent
régulièrement.
Francesca décide d’accompagner
cet étranger et de se rendre avec lui sur place. On comprend alors, que cette
décision n’est que le commencent de la relation amicale et amoureuse qui va s’installer
entre eux.
J’ai adoré me
trouver plongée dans cette atmosphère sèche, chaude, poussiéreuse et en même
temps pleine d’une tension amoureuse.
Francesca, femme
au foyer dévouée, mère aimante et fermière accomplie est capable d’ouvrir sa
porte à un inconnu et de tomber follement amoureuse de lui.
Je me suis vite
rendue compte que j’assistais là, à une véritable histoire d’amour comme seul le
cinéma sait en produire.
Deux inconnus se
rencontrent, apprennent à faire connaissance, tombent follement amoureux l’un
de l’autre et doivent se séparer. Tout cela en l’espace de quatre jours.
Ces quatre jours,
j’ai eu l’impression que c’était une vie entière, tant nos deux amoureux
avaient l’air de se connaître depuis toujours, tant la gêne et la timidité ont laissé
place à une véritable passion.
« Nous ne
faisons rien de mal, rien que vous ne pourrez raconter à vos enfants ». C’est
ce qu’affirme Robert lorsqu’il sent Francesca hésitante, lorsqu’il s’aperçoit
qu’elle risque de faire marche arrière et de se conformer au comportement que
sa condition de femme mariée lui impose.
Mais Francesca ne
veut pas se soucier des ragots, elle ne veut pas mettre entre elle et l’amour
de sa vie tout juste naissant, sa ville, son mari et ses enfants.
Dès lors, elle
comprend qu’elle ne pourra pas résister à cette passion, qu’elle aime cet inconnu
au point de perdre toute contenance. Cette femme réservée et travailleuse se
transforme en une véritable déesse de l’amour capable de braver tous les interdits
pour séduire et s’autoriser à aimer.
J’ai particulièrement
appréciée le portrait de la femme qui est fait à travers Francesca. Tour à
tour, mère, amante, femme sage, intrépide, hésitante, valeureuse, amoureuse et
malheureuse.
Car l’histoire se
finit-là, Francesca fait un choix, celui
de rester fidèle à sa famille.
Celle qu’on aurait
pu condamner pour sa conduite inqualifiable, se montre totalement fidèle à ceux
qu’elle aime, à ceux qui composent sa vie. Et tout en les aimant, elle permet à
son histoire avec Robert Kincaid de perdurer.
Ce classique de l’homme
qui vient bouleverser une vie bien rangée a suscité chez moi beaucoup d’interrogations.
Avait-elle le droit de partir avec Robert Kincaid ? Etait-ce un amour
passager ? Etait-elle coupable de sa conduite ? Que fait-il faire
dans ses cas-là ? Ecouter son cœur ou sa raison ?
Je ne regrette pas
une seule seconde d’avoir assisté à cette séance. Clint Eastwood est
définitivement un bon réalisateur et un bon acteur. J’aime ses films qui ont
toujours une histoire simple et un sens de la morale qui touche.